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les titres de tous les chapitres et d’abondants extraits des plus importants).

Tous les curieux d’histoire théâtrale applaudiront de grand cœur au jugement de la Faculté des Lettres, qui a décerné à l’auteur le titre de Docteur de l’Université, avec « Mention très honorable ». Mlle Holsboer mérite une place distinguée parmi ceux qui se sont efforcés de faire quelque lumière sur la technique de la scène à l’heure où naissent la comédie et la tragédie classiques. Louons-la, en particulier, de n’avoir pas dédaigné les humbles troupes de province, d’avoir insisté sur la grosse question, si souvent négligée, de l’emploi du masque ; mais louons-la surtout de la scrupuleuse prudence dont elle fait preuve en mainte occasion, se bornant à citer les témoignages et se refusant à conclure. Après elle, et grâce à elle, d’autres pourront aller plus avant et se montrer plus hardis ; mais dans l’état, fort imparfait, de nos connaissances, cette réserve est une preuve du meilleur esprit scientifique.

Après la belle thèse de M. J. Fransen, voici encore un travail de haute valeur consacré à notre théâtre par une jeune érudite hollandaise. Cette sympathie que les Pays-Bas témoignent aux choses de France a de quoi nous toucher ; c’est pour notre Société un heureux présage que d’inaugurer sa collection par un tel livre.


EXPOSITIONS PARISIENNES. — De mai à octobre, les salles du Musée Galliéra seront consacrées à L’Art décoratif au Théâtre et dans la Musique. Ensemble documentaire de premier ordre sur les différentes écoles de décoration théâtrale pendant ces vingt ou vingt-cinq dernières années. Du réalisme attardé jusqu’au symbolisme le plus audacieusement géométrique, toutes les tendances sont représentées. On a, dans l’ensemble, l’impression d’un effort à peu près général vers la simplification. À rapprocher les maquettes de M. P.-J. Delbos pour la farce du Pendu dépendu, ou pour Saint Félix et ses pommes de terre, et celles de M. M. Denis pour la Légende de saint Christophe, de M. A. Boll pour Guercœur, on voit combien a été profonde l’influence de M. J. Copeau et de ses disciples. On la constate même dans les milieux les plus réfractaires à l’esthétique du Vieux Colombier.

À cet effort de simplification correspond un mouvement de retour aux origines. L’art de M. L. Bakst (La Belle au Bois Dormant), de M. A. Benois (Pavillon d’Armide), de M. M. Dethomas (Pavillon indien, Don Giovanni, L’Enfant et les Sortilèges) s’apparente visiblement à celui du xviiie siècle ou de la fin du xviie ; M. S. Lissim remonte jusqu’à Mahelot et renouvelle pour Hamlet le décor à compartiments.