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de gens qui avaient, dans la région, des parentés, des intérêts ; mais il me semble qu’à Lyon même les troupes dramatiques furent plus itinérantes, plus instables que les troupes lyriques, et que les unes et les autres furent, dans les autres villes, encore plus étrangères au terroir. Comment dès lors se renseigner sur des « oiseaux de passage », qui ne tiennent pas toujours à ce qu’on sache bien exactement d’où ils viennent ou dans quelle direction ils s’envolent, parfois à l’improviste ? Même quand ils n’avaient sur la conscience nulle gentillesse, ils dissimulaient, et pour cause, leur profession ; combien de fois, dans les actes que relève M. Vallas, se cachent-ils sous le nom vague de « musicien », ou sous le titre pompeux d’Officier d’une Altesse quelconque, voire même d’Officier du Roi ?

Pour les reconnaître dans les documents épars qui les concernent, il nous faudrait un répertoire à peu près complet de ces comédiens nomades ; mais, en attendant, on pourrait y suppléer en consultant les index de livres comme celui-ci. M. Vallas nous a donné, en effet, des renseignements circonstanciés, très souvent inédits, sur une foule d’acteurs, instrumentistes, décorateurs et autres gens de théâtre qui passèrent à Lyon dans le cours de ce siècle. Même il a eu l’excellente, la généreuse idée de publier dans un supplément les fiches qu’il n’avait pas utilisées, mais qui peuvent rendre de signalés services à d’autres chercheurs. Je voudrais montrer par quelques exemples quelles contributions précieuses il apporte à l’histoire générale des troupes et des comédiens.

Voici d’abord le chef de troupe Michel de Villedieu, signalé par M. Fransen à Mons au début de 1707 et pendant la campagne 1707-1708 (Com. fr. en Hollande, p. 178, n. 4) : en novembre 1708, il était « au camp devant Lille » (Lefebvre, Hist. Th. Lille, t. I, p. 201), puis il serait passé, néces-