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Mr. Rondel et Mr. Gordon Craig ont également prêté quelques programmes.

Le but poursuivi par M. Renieu a été de montrer l’intérêt varié que présentait une collection systématique de programmes, et la quantité de renseignements artistiques ou intéressants qu’on en pouvait tirer. À cet effet, il groupa dans une nombreuse série de vitrines des exemplaires représentatifs des groupes sur lesquels il voulait appeler l’attention, se réservant de montrer ultérieurement des séries beaucoup plus complètes de tel groupe qu’il conviendrait de mettre en lumière.

Ce fut ainsi qu’il exposa en premier lieu une partie historique où figuraient de très anciens programmes de Bruxelles, de France et de Londres. Parmi les premiers, à noter particulièrement un programme de 1701 que M. Renieu tient de M. Henri Liebrecht, concernant une représentation au Théâtre de la Monnaie, qui venait de s’ouvrir. Pas plus que chez nous, ces programmes ne contenaient le nom des artistes qui ne devait y figurer que près d’un siècle plus tard. Par contre, les anciens programmes de Drury Lane (1769 à 1772) offraient déjà, outre une typographie bien curieuse, une liste interminable de noms d’artistes. D’anciens programmes contemporains français contiennent, au lieu, une adresse en vers aux dames ; décidément, la galanterie ne perdait jamais ses droits. Un peu plus tard, voilà l’ancien Théâtre du Parc, devenu successivement Théâtre Anglais pendant les guerres napoléoniennes, alors que Bruxelles contenait une forte garnison anglaise, puis Théâtre Néerlandais pendant l’union avec la Hollande. Comme chez nous, les théâtres belges reflétaient les fluctuations de la politique…

Les représentations « par ordre » eurent, elles aussi, leurs programmes intéressants, sobres chez nous sous les deux Empires et la Restauration, plus sobres encore à Bruxelles, mais ornés à Windsor (1847 à 1850), à Sandringham et même au Caire à l’occasion de la visite du roi Albert.

La série de « souvenirs » émis en Angleterre à l’occasion de la création de pièces importantes, ou de la 100e, de la 500e ou encore pour chaque anniversaire annuel, étonne par l’importance des brochures que l’on éditait et que l’on remettait gracieusement à chaque spectateur. Non seulement, ils contenaient fréquemment des illustrations en couleurs et des vues de scènes, mais souvent la partition complète ou le texte en entier s’il s’agissait d’une comédie.

La musique est représentée de nombreuses façons, par des extraits et des études. Notons, en passant, un vieux programme de l’Eden Théâtre de Bruxelles, ancien music-hall d’où partirent les quadrilles réalistes et dont André Messager était chef d’orchestre.