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— III —

Kerviler, intitulé : un chronomètre des temps préhistoriques. C’est une question qui remonte déjà à quelques années, au creusement du bassin de Saint-Nazaire dans la vallée de Penhoat. Le savant ingénieur a trouvé à différents niveaux dans les dépôts d’alluvion de cette vallée des objets appartenant aux époques historiques et aux âges préhistoriques.

En découpant par tranches verticales ces vases d’alluvion, 011 arrive par un examen minutieux à reconnaître l’apport de chaque année, chaque couche étant formée de vase, de sable et de détritus de feuilles et ayant environ 9 millimètres d’épaisseur, ce qui donne pour un siècle, environ 0 m 36. Avec cette mesure pour base de calcul, on peut établir approximativement l’âge du dépôt des objets préhistoriques, étant connu leur niveau par rapport à celui des objets historiques dont la date est parfaitement certaine. La valeur du système de chronométrie de M. Kerviler ayant été révoquée en doute par M. de Mortillet, l’ingénieur en appela au jugement de l’Académie des Sciences et particulièrement de M. de Quatrefages. Le savant anthropologue étant mort, il fera appel aux sociétés savantes de France. Pour bien juger ce point délicat dans lequel M. Kerviler semble avoir raison, et a certainement exposé les faits avec conscience, il faudrait envoyer des délégués qui pourraient se prononcer ; malheureusement les dépôts de la vallée de Penhoat n’existent plus, ils ont fait place à un immense bassin à flot mesurant 16 hectares de superficie.

Enfin, on commence la lecture du mémoire de M. Trévédy sur le siège de Conearneau en 1619 ; et la séance est levée à 4 heures 40.

Le Président,

HERSART DE LA VILLEMARQUÉ.

Pour le Secrétaire empêché,

Abbé ABGRALL.