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demander à parler à l’Hospital, sergent-major de dedans la ville, et à luy déclarer que luy et ses compagnons eussent à se saisir de Querchesne, qui commandoit dans Conquerneau, en l’absence de Lézonnet ; et que dans le lendemain du matin, ils eussent à le luy livrer, et la ville aussi, sinon qu’ils n’auroient pas la vie sauve.

Cela leur ayant été représenté par La Besne, l’Hospital et ses compagnons respondirent que si le dit Querchesne n’estoit comprins dans la capitulation ils se deffendraient si bien et si longuement qu’il ruyneroient l’armée du Roy, ayans assez de quoy pour soutenir le siège deux ans.

Sur cette response, La Besne leur répliqua : « Soldats qui estes renfermez et qui parlez si hardiment, je ne sçay qu’un seul expédient pour vous sauver la vie : que vous vous saisissiez de ceux qui vous commandent, et qui font les mutins aux dépens de vos vies que vous perdrez ignominieusement ; car vous serez tous pendus, c’est la grâce que l’on faict à ceux qui tiennent contre le Roy, comme vous faictes. Ce n’est pas pour vous montrer françois ainsi que vous dites que vous estes ; pensez-y entre cy et demain matin, et considérez ce que je vous représente, et recognoissez vostre faute au plus tost : encore vaudra-t-il mieux tard que point. »

Sucela chacun se retira sans plus parler de costé ny d’autre : néantmoins, à la pointe du jour, sur les trois ou quatre heures du matin, ils demandèrent à parler au sieur de la Courbe Hiré, capitaine de la garde de Monsieur de Vendosme.