Page:Bulletin de la Société archéologique de Touraine - 1892 - VIII.djvu/510

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tavannes ; lequel avec plusieurs protestations, supplia mon dict seigneur, qui s’en alloit disner à Pressigny chez le sieur marquis de Villars, de descendre et vouloir encores tenir un conseil à la Haye en Touraine en passant, ce qu’il lui accorda. Et ià fut remontré, par vives raisons, par le dict sieur de Tavannes, que l’armée estant si faible ne devoit point passer la rivière de Creuse, et n’y moins passer à Châtellerault que l’on ne fust joint avec M. de Montpensier, d’autant que les ennemis y pouvoient facilement venir, et qu’il valloit mieux couler du long de la dicte rivière de Creuse et aller du costé du Blanc en Berry et mandera M. de Montpensier de s’en venir de ce costé là. Mais le sieur de Sansac et quelques autres estoient tousjours de contraire opinion ; de sorte que tout ce que put obtenir le dict sieur de Tavannes fut que l’artillerie ne passeroit point ce jourlà le Port-de-Piles, et qu’on séjourneroit un jour. Ce conseil estant finy et les capitaines séparés, l’un deçà, l’autre delà, chacun à leurs affaires, fit tant le dict sieur de Tavannes envers mon dict seigneur que l’armée séjourna quatre jours à la Guerche, dans lequel temps on envoya haster en toute diligence M. de Montpensier qui déjà estoit sur son retour. Au bout de quatre jours l’armée partit et n’arriva pas sitost à Châtellerault que les ennemis avec toutes leurs forces en extrême promptitude peurent passer la Vienne à Chauvigny et vindrent jusques à une lieue de Chastellerault. Mais M. de Montpensier ayant esté fort hasté arriva le jour mesme, ses gens et ses chevaux néanmoins fort harassés, estant les ennemis logés à une lieue de là, MBr d’Anjou, le lendemain matin fit mettre l’armée en bataille mais... les ennemis se retirèrent, n’estant venus là en autre espérance que pour attraper Monseigneur seul avec son armée avant que M. de Montpensier y arrivast. Ce qu’à dire la vérité ils eussent faicts sans la providence du sieur de Tavannes par le séjour faict à la Guerche… »

M. le comte d’Ornano dans une notice intitulée « une