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qui inaugura des exemples de corruption jusqu’alors inconnus et depuis trop bien suivis et se fit marier par le roi afin d’avoir une position officielle, à un pauvre gentilhomme, le sire de Villequier, dont Charles VII dora et titra la honte. Il devint conseiller et chambellan du roi... etc. Antoinette assura la perpétuité de son crédit en se faisant la surintendante d’une espèce de harem qu’elle remplissait de jeunes filles séduites ou achetées à leurs parents. »

André de Villequier fit son testament le 15 juin 1454. Il mourut la même année en laissant d’Antoinette de Maignelais plusieurs enfants dont Artus, qui suit, et Antoine.

Sa veuve, devenue tutrice de ses enfants mineurs, rendit hommage au roi des terres qu’elle détenait le 16 juillet 1454. Elle devint ensuite la maîtresse du duc de Bretagne, François II ; elle poussa ce prince à entrer dans la Ligue du bien public formée contre Louis XI (1465). En punition de ses intrigues, Louis XI confisqua les terres d’Étableau, de la Guerche et de Montrésor, mais à la paix les biens d’Antoinette lui furent rendus ; elle fut même confirmée dans une pension de 6000 livres qu’elle recevait, et gratifiée des seigneureries de Montmorillon et de l’île d’Oléron. Elle eut deux fils et deux filles du duc de Bretagne. Des largesses de ce duc elle acheta la terre de Chollet et y fit sa demeure. Elle mourut vers l’an 1474.

Elle était fille de Jean, dit Tristan, seigneur de Maignelais, capitaine de Gournay et de Creil, et de Marie de Jouy.


Artus de Villequier, fils du précédent.

Il épousa Marie de Monberon, fille de Guichard de Monberon et de Catherine Martel.

Après la mort d’André de Villequier, ses deux enfants Artus et Antoine eurent un procès occasionné par le partage de la succession et terminé par un arrêt du Parlement qui décida qu’Artus, comme aîné, aurait la moitié