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recevoir 50,000 écus et ensuite 200,000 livres que le roi lui offrait pour récompense, avec son rang au conseil des dépèches et l’ambassade de Rome. Sa fermeté fut trouvée si juste qu’après sa mort même ses héritiers touchèrent cette somme. Pendant sa faveur, il ne tint qu’à lui d’être fait duc et pair, mais sa modération l’empêcha d’accepter cette haute dignité que le roi lui offrait. Il vécut dans sa retraite avec une égalité et quiétude admirables et y mourut le 22 avril 1640, âgé de cinquante-sept ans. »

Un manuscrit du fonds de Saint-Germain, bibliothèque nationale, no 1553, fournit des détails assez curieux sur la lutte de Vieuville et des Brulart, et sur leurs efforts pour écarter la reine-mère du conseil.

Il épousa en premières noces (1606), Madeleine de Neufville, fille de Charles de Neufville, marquis d’Alincourt et de Villeroi, gouverneur de Lyon, décédée sans laisser d’enfant le 24 novembre 1613.

En second mariage, il épousa par contrat du 11 janvier 1615 Charlotte d’Étampes de Valençay, fille de Jean d’Étampes marquis de Valençay, morte le 8 septembre 1677, âgée de quatre-vingts ans. Elle figure comme marraine sur les registres des baptêmes du Grand-Pressigny à la date du 16 janvier 1628 ; le parrain était Mgr d’Étampes, évêque de Chartres.

Dans ses mémoires, Saint-Simon fournit sur Charlotte d’Étampes des renseignements assez piquants.

« Mme de Puyzieux, dit cet auteur, veuve dès 1640, ne mourut qu’en 1677 à quatre-vingts ans, avec toute sa tête et sa santé. C’était une femme souverainement glorieuse que la disgrâce n’avait pu abattre. On ne pouvait avoir plus d’esprit qu’elle en avait et quoiqu’impérieux, plus tourné à l’intrigue. Elle était dans l’intime confiance de la reine. Revenue de Sillery dès 1640, cette amitié se resserra de plus en plus par les besoins et par les intrigues en sorte, que lorsque la reine fut régente, chacun compta avec Mme de Puyzieux et y a compté tant qu’elle a vécu. Le roi et Monsieur dans leur enfance,ne bougeaient de chez elle ; dans leur jeunesse,