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ler du roi, commandeur de ses ordres, secrétaire d’État, etc., était fils de Nicolas Brulart, seigneur de Sillery en Champagne, ambassadeur et chancelier de France.

« Pierre Brulart, dit Moréri d’après Fauvelet du Toc et Anselme, fut secrétaire d’État sous Henri IV et sous Louis XIII ; il fut reçu en cette charge eu 1606, en survivance de Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroi, dont il avait épousé la petite-nièce. Cette alliance et cette charge furent favorables à son avancement, et le roi l’honora l’année suivante de l’office de grand trésorier de ses ordres. Après la mort de Henri IV, la reine lui confia les plus importantes affaires. Elle l’employa à la négociation du double mariage des princesses de France et d’Espagne et l’envoya ambassadeur extraordinaire pour en faire signer les contrats. Il fut aussi envoyé sur la frontière pour l’échange des deux reines et il eut l’honneur de saluer le premier celle de France sur la rivière d’Andaye. Son autorité dans le conseil du roi était telle que le maréchal d’Ancre qui ne souffrait qu’avec une peine extrême le chancelier de Sillery et Villeroi, qu’il appelait les barbons, conçut de l’ombrage de son génie et le fit éloigner de la cour en 1616. Sa disgrâce, lui fut d’autant plus glorieuse que tout le monde savait qu’elle n’avait point d’autre cause que la probité de son père, celle du grand-père de sa femme et la sienne particulière. L’année suivante, après l’assassinat du maréchal d’Ancre, il fut rappelé et rétabli dans sa charge avec honneur. Pendant la faveur du connétable de Luynes, il ne cessa pas d’exercer sa charge, et dès qu’il fut mort il posséda tellement les bonnes grâces du roi qu’il disposait presque de tout. Lors du siège Montpellier, il négocia de la paix avec les huguenots, rendit le roi maître de la place et l’y fit entrer en armes. Sa Majesté, voulant reconnaître ce service le fit chevalier de ses ordres en présence du prince de Condé, ce qui n’empêcha pas que ceux qui se mirent en faveur ne lui fissent donner ordre de se retirer aussi bien qu’à son père en 1624. On tâcha d’obtenir de lui sa démission, mais il la refusa avec fermeté et ne voulut jamais