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Touraine), à la charge de récompenser ses héritiers en terre d’un revenu pareil en Anjou, Touraine ou Maine.

En 1357 et 1358, étant prisonnier des Anglais, il constitua pour ses mandataires,à l’effet d administrer ses biens pendant son absence, Péronnelle de Thouars, sa femme, Isabeau de Craon, dame de Laval, sa sœur, et autres.

4. — Isabeau, sœur du précèdent.

Après la mort de son frère, elle recueillit sa succession. Elle fut mariée trois fois : 1o en 1338, à Guy de Laval, Xe du nom, seigneur de Vitré, de Gaure, etc., mort sans postérité en 1348 ; 2o à Jean-Bertrand de Briquebec, vicomte de Fauquernon ; et 3o à Louis de Sully, souverain de Boisbelle en Berry, qui fit son testament en 1381 et mourut peu de temps après. De ce dernier mariage elle laissa une fille unique, Marie de Sully, qui épousa en premières noces Charles de Berry, mort avant la consommation de son mariage ; en secondes noces (1386), Guy, dit le Vaillant, seigneur de la Trémouille ; et en troisièmes, Charles, sire d’Albret, comte de Dreux.

Isabeau de Craon fit son testament le 25 septembre 1383 et mourut le 2 février 1384 ; elle fut enterrée dans l’église des Cordeliers d’Angers, chapelle des Craon. Ménage dit d’elle qu’elle fut cordelière après sa mort parce que, suivant sa volonté, elle avait été inhumée en habit de sainte Claire.

En 1372, étant à Tours, le vendredi après la Saint-Denis, en sa qualité de dame de Sainte-Maure et de Nouâtre, Isabeau de Craon accorda à l’abbaye et aux religieux de Noyers la permission d’enlever leurs fourches patibulaires qui étaient placées dans le voisinage des murs de Nouâtre et de les transférer au lieu dit le Bois-aux-Moines. Elle spécifia qu’en reconnaissance de cette permission,les religieux lui offriraient chaque année un chapeau de fleurs à la Fête-Dieu.

Le 16 juin 1376, elle céda à Louis, duc d’Anjou, roi de Naples et de Sicile, tous ses droits sur la terre de Sablé et sur celle de Précigné en Anjou, pour la somme de 10,000 francs d’or.