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apprécier avec quelque indulgence cette mélodie aérienne, cette Idylle où le poète s’est efforcé de recueillir pour ainsi dire au passage, de saisir et de fixer pour leur donner un sens ces accents murmurés et indécis, ces accords légers, ces rythmes ailés, ces notes fugitives dont se forme la Chanson de la brise.


Échos, souffles, concerts de l’onde et du feuillage !
Que seraient vos accents, vos bruits, vos mille sons,
Si le poète ému, traduisant ce langage,
N’exprimait en ses vers l’âme de vos chansons ?…

g. m.


I


Je suis, je suis la folle brise,
Le soupir de l’aube ou du soir ;
Frôle éther que chaque herbe brise,
Vapeur du divin encensoir…

Je suis, je suis la brise errante,
Souffle formé d’ambre et de miel,
Et qui prend son âme odorante
Aux roses des jardins du ciel !…

Vent d’azur à l’aile irisée,
Haleine du printemps en fleurs,
Je me baigne dans la rosée,
De l’aurore je bois les pleurs…