» Voici Mai, roi des beaux jours,
» Voici Mai, l’amant des roses ;
» Mille corolles écloses
» Forment ses riants atours.
» Heureuses les jeunes belles
» Qui mourront au mois de Mai !…
» De roses fraîches comme elles,
» Leur cercueil sera semé.
» Et, du sein béant des tombes,
» Elles monteront au ciel,
» Comme un essaim de colombes
» Volant au nid paternel.
» Il est court, roses nouvelles,
» Votre destin parfumé…
» Heureuses les jeunes belles
» Qui meurent au mois de Mai !
» C’est ainsi qu’en mon sein, la voix enchanteresse
» De l’amoureux printemps épanchait la douceur,
» Et pourtant, je ne sais quelle vague tristesse,
» Comme un voile de deuil, vint flotter sur mon cœur.
» De ce chant j’ai gardé le souvenir fidèle… » —
« — Elcy ! » cria soudain, en accourant près d’elle,
Sa sœur, naïve enfant à l’argentine voix…
« Savez-vous ce que chante un rossignol des bois,
» Qui vient de se poser au sommet du vieux chêne
» Dont vous aimiez goûter l’ombre douce et sereine :