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Poésie admirable, émue, enchanteresse,
Superbe de lyrisme et de charme vainqueur,
Le Maître a fait de toi — la voix de la tendresse,
L’hymne de l’idéal, le cantique du cœur !…


IV.

 
Muse ! au frais laurier vert, aux grâces éternelles,
Tu resteras l’objet d’un culte sans retour,
Car tu n’as abrité sous l’ombre de tes ailes
Que la chaste prière et l’immortel amour…

Au bruit du rythme d’or de la harpe des anges,
Au son du luth d’ivoire, à Pétrarque emprunté,
Tes lèvres n’ont chanté que les saintes louanges,
Ton cœur n’a soupiré que l’hymne à la beauté !…

Ah ! tant que notre langue, exerçant son domaine
Et mêlant, pour charmer, et sa sève et son miel,
S’entendra résonner dans une bouche humaine,
Tes chants seront redits comme un écho du ciel…

Et tes vers, tout brûlants de flammes poétiques,
Sur les autels du beau, seront comme ce feu
Qui touchait autrefois les lèvres prophétiques
Prêtes à prononcer les oracles de Dieu !