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celle d’un Stéph. Leduc sur la production, par diffusion, d’images analogues à celles des mitoses cellulaires. Mais avant de pouvoir appliquer en toute sûreté aux plastides organiques les lois et les principes de la physicochimie, combien de mystères restent à élucider touchant l’origine et la signification des chromosomes, des astrosphères et des corpuscules directeurs. Et, là encore, la Morphologie descriptive n’a pas dit son dernier mot.

Plus prochaines peut-être de leur réalisation sont les espérances que nous pouvons fonder sur la nouvelle Chimie des colloïdes, la loi de Le Châtelier, la loi des phases et les idées géniales de Gibbs. Ardemment cultivée par une phalange brillante de jeunes travailleurs, cette partie de la science, en apparence moins étroitement liée à la théorie de la descendance, fournira cependant aux évolutionnistes futurs les renseignements les plus utiles et les plus impatiemment attendus. Pour tout homme qui réfléchit, les hypothèses actuelles sur les produits cellulaires, sur l’existence présumée de ferments empêchants ou favorisants, de cytases, philocytases, kinases, antikinases, ambocepteurs, etc., font songer, dans leur complexité croissante, aux systèmes, de plus en plus compliqués également avec les progrès de la science, par lesquels Ptolémée et les astronomes de l’école d’Alexandrie cherchaient à rendre compte des mouvements apparents des astres avant l’avènement de la théorie héliocentrique. Souhaitons que la Biologie trouve bientôt son Copernic, son Kepler et son Galilée !

Mais c’est surtout dans l’étude longtemps si dédaignée des rapports de l’être vivant avec l’ambiance extérieure, cosmique ou biologique, que les principes nouveaux du transformisme ont fait sentir leur influence. Acceptées, discutées ou combattues, les doctrines évolutionnistes ont posé une foule de problèmes dont le seul énoncé a été le point de départ d’investigations poursuivies en tous sens, d’expériences et d’observations innombrables et fructueuses.

Dès 1849, Ch. Robin plaçait au premier rang parmi les divisions de la Biologie dynamique la science, alors innommée, qui étudie l’influence du milieu, ou, si l’on veut, des agents extérieurs sur l’être vivant.

« Toute idée d’être organisé vivant est impossible, dit-il, si l’on ne prend en considération l’idée d’un milieu. Aussi l’idée d’être vivant et celle de milieu (air, eau, lumière, chaleur,  etc.) sont inséparables. On ne peut concevoir non plus une modification de l’un sans que