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démontra l’importance de ce minuscule animal pour l’origine des Vertébrés ?

Et des résultats tels que ceux obtenus par Maupas sur le développement des Infusoires et des Nématodes, ou encore les faits étonnants de polyembryonie récemment découverts par P. Marchal chez les Hyménoptères, ont-ils une valeur moindre parce qu’ils ont été obtenus par l’emploi des méthodes anciennes d’observation, et sans le moindre souci de procédés expérimentaux compliqués et inédits ?

Aveuglés par des préjugés du même genre, certains naturalistes ont failli compromettre, en croyant les servir, les progrès de la Biotaxie ou Biologie taxonomique, quand s’affirma, il y a cinquante ans, le succès de la théorie de la descendance. D’une part les systématistes de profession, ceux qui, par leurs patientes recherches, établissaient d’une façon solide ce qu’on pourrait appeler le vocabulaire de notre science, ont paru craindre, au début, que les nouvelles idées sur l’instabilité de l’espèce ne fussent une menace de dépréciation de la valeur de leurs travaux. D’autre part, les zoologistes officiels, ceux qui détenaient les chaires et les laboratoires d’enseignement supérieurs, semblaient, il y a quelques années encore, professer à l’égard des travaux de classification et d’histoire naturelle descriptive, un mépris peu déguisé et s’inspirer d’idées analogues à celles que nous venons de critiquer chez certains anatomistes.

L’événement a prouvé que jamais l’étude patiente et minutieuse des formes n’était apparue plus nécessaire et n’avait été mieux comprise que depuis le triomphe des idées évolutionnistes.

Les promoteurs de ces idées, J.-B. Lamarck et Ch. Darwin, furent eux-mêmes, avant tout, d’admirables spécificateurs, et le naturaliste qui a le plus contribué à répandre par ses écrits généraux la théorie de la descendance modifiée, le professeur Ernest Haeckel, d’Iéna, nous a donné les monographies les plus parfaites et les mieux illustrées de groupes zoologiques où la forme est le plus difficile à définir, les Radiolaires, les Foraminifères, les Éponges calcaires, les Méduses et les Siphonophores.

Bien plus, le souci de préciser le sens et l’étendue des variations possibles à un moment donné et dans un lieu déterminé a fait naître une branche nouvelle et très importante déjà des sciences biologiques, la Biométrie. Quételet, Galton, Pearson, nous ont appris comment il était possible d’appliquer aux êtres vivants les méthodes statistiques