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Alfred GIARD.



L’ÉVOLUTION DANS LES SCIENCES BIOLOGIQUES[1]

« D’une merveilleuse fécondité, ferment puissant dans d’autres domaines, l’idée d’évolution domine aujourd’hui toutes les sciences biologiques ». Émile Picard, Rapport sur les sciences. Exposition universelle de Paris, 1900. Paris, 1902, pp. 97 et 102.


Dès les temps les plus reculés, les hommes ont étudié, ne fût-ce que dans un but d’utilité pratique, les êtres vivants qui les entouraient. Les livres d’Aristote, si souvent cités et encore dignes d’être lus aujourd’hui, nous montrent jusqu’à quel point l’antiquité grecque avait poussé cette étude. Mais l’idée de réunir en un corps de doctrine et de grouper sous un même vocable tout ce qui concerne la vie des animaux et des plantes n’est pas très ancienne ; elle fut émise pour la première fois et simultanément en France et en Allemagne, par Lamarck[2] et par Tréviranus, en 1802.

  1. Cet essai a été publié dans la Revue Scientifique (5e série, vol. IV, 1905, p. 193-205) et dans le Bulletin mensuel de l’Association française pour l’avancement des sciences (no 8, octobre 1905) sous forme de Discours présidentiel au Congrès de Cherbourg. Nous le reproduisons aujourd’hui avec quelques modifications qui n’en altèrent pas le sens général, et des indications bibliographiques nombreuses que ne comportait pas la forme primitive.
  2. « L’emploi du mot Biologie comme synonyme d’Histoire naturelle organique est dû à Lamarck (Hydrogéologie, 1802, et Discours d’ouverture sur la question de l’espèce, 1803) ». Geoffroy Saint-Hilaire (Isidore), Hist. nat. générale des règnes organiques, t. I, 1854, p. 167-168. De ce passage et de plusieurs autres empruntés au même ouvrage (notamment t. II, 1859, p. 405), il appert qu’Is. Geoffroy Saint-Hilaire