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GREGOR MENDEL.

une seule graine bien formée. Il ne faut pas oublier de citer encore ce fait, que, parmi les semis de l’hybride à fécondité limitée H. praealtum + H. aurantiacum, une plante eut une fécondité parfaite.

Les descendants provenant des hybrides par autofécondation n’ont, jusqu’ici, pas varié ; par leurs caractères, ils concordent entre eux et avec l’hybride dont ils dérivent.

Ont fleuri, jusqu’à présent, deux générations de H. praealtum + H. flagellare et une de chacun des hybrides H. echioides + H. aurantiacum, H. praealtum + H. aurantiacum, H. Auricula + H. Pilosella, avec 14 à 112 exemplaires.

3. — Il faut noter ce fait que, chez l’hybride à fécondité parfaite H. echioides + H. aurantiacum le pollen des plantes souches n’était pas capable d’empêcher l’autofécondation, bien qu’il fût répandu en grande quantité sur les stigmates quand ils sortaient du tube formé par les anthères au moment de l’épanouissement des fleurs. Deux capitules ainsi traités donnèrent des semis s’harmonisant complètement avec l’hybride. Une expérience, tout à fait semblable, commencée, dès le printemps de cette année, avec l’hybride à fertilité partielle H. praealtum + H. aurantiacum a conduit à ce résultat que les capitules, chez lesquels les stigmates avait reçu du pollen des plantes souches ou d’autres espèces, donnaient sensiblement plus de bonnes graines que ceux qui avaient été abandonnés à l’autofécondation. L’explication de ce phénomène réside probablement dans ce seul fait que, dans le cours normal de l’autofécondation, une partie des ovules susceptibles d’être fécondés ne le sont pas, à cause de la mauvaise qualité de leur propre pollen ; en effet, une grande partie des grains de pollen de l’hybride montre, sous le microscope, un développement imparfait.

Même chez des espèces sauvages et parfaitement fertiles, il n’est pas rare de trouver quelques capitules où la formation du pollen échoue et de rencontrer également beaucoup d’anthères qui ne produisent pas un seul bon grain de pollen. Si, dans ce cas, il se forme quand même des graines, la fécondation doit provenir d’un pollen étranger. Différentes sortes d’insectes favorisent la production d’hybrides, notamment les laborieux Hyménoptères qui ont une prédilection pour les fleurs d’Hieracium et contribuent certainement à porter sur les stigmates le pollen des plantes voisines qui s’attache facilement à leur corps velu.