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SUR DES HYBRIDES VÉGÉTAUX.

de parenté de leurs descendants, on voit facilement combien le jugement doit être incertain ; en effet, pour 7 caractères différentiels, la série des combinaisons comprend 16 384 individus avec 2 187 formes différentes. L’affinité pourrait donc se manifester tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, suivant que le hasard présente à l’observateur l’une ou l’autre des formes en plus grande quantité.

S’il se trouve, d’autre part, parmi les caractères différentiels, des caractères dominants qui passent tels quels, ou presque sans modifications, chez les hybrides, les individus des différentes séries devront toujours se rapprocher plus particulièrement de celle des deux espèces souches qui possède le plus grand nombre de caractères dominants. Dans les expériences faites chez Pisum avec trois sortes de caractères différentiels, et rapportées précédemment, les caractères dominants appartenaient tous à la plante femelle. Bien que les termes de la série manifestent une égale tendance, d’après leur constitution intime, vers les deux plantes souches, le type de la plante femelle avait toutefois, dans cette expérience, une telle prépondérance que, sur 64 plantes de la première génération, 54 lui ressemblaient exactement ou n’en différaient que par un caractère. On voit combien, dans certaines circonstances, il peut être risqué de tirer, de la ressemblance extérieure des hybrides, des conclusions sur leur parenté intime.

Gærtner dit que, dans les cas où le développement était régulier, les descendants des hybrides ne reproduisaient pas les deux espèces souches elles-mêmes, mais seulement quelques individus leur tenant de très près. Il ne pouvait évidemment en être autrement avec des séries de formes peu étendues. Dans le cas de 7 caractères différentiels, par exemple, sur plus de 16 000 descendants de l’hybride, on ne trouve qu’une fois chacune des deux formes souches. Par conséquent, il n’est pas très facile de les obtenir lors qu’on dispose d’un petit nombre de plantes d’expérience ; on peut cependant compter, avec certaine vraisemblance, sur l’apparition de quelques formes qui en approchent dans la série.

Nous rencontrons des faits essentiellement différents chez les hybrides qui restent constants dans leur descendance et se reproduisent comme les espèces pures. D’après Gærtner, appartiennent à ce groupe les hybrides suivants qui sont remarquablement fructifères, Aquilegia atropurpurea-canadensis, Lavatera pseudolbia-thuringiaca, Geum urbano-rivale, quelques Dianthus