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SUR DES HYBRIDES VÉGÉTAUX.

même pour la coloration correspondante d’épispermes. D’après la supposition précédente, chacune de ces combinaisons de couleurs hybrides serait autonome et se développerait, par conséquent, d’une façon absolument indépendante des autres. On voit donc facilement que, de la combinaison des différentes séries des formes évolutives, devrait provenir une série complète de couleurs. Si, par exemple, A = A1 + A2, aux hybrides A1a et A2a correspondent les séries de développement :

A1 + 2 A1a + a
A2 + 2 A2a + a

Les membres de ces séries peuvent donner 9 combinaisons différentes, et chacune d’elles sert à désigner une autre couleur :

21 A1A2aA1A242 A1aA2aA1aA221 A2aaA2a
2 A1A2a4 A1aA2a2 A2aa
21 A1A2aA1a42 A1aA2aA1aa21 A2aaaa

Les nombres placés devant chaque combinaison indiquent en même temps combien il y a, dans la série, de plantes avec la coloration correspondante : il y en a au total 16. Donc, sur la moyenne, chaque groupe de 16 plantes comprendra toutes les couleurs, mais, ainsi que la série elle-même l’indique, dans des proportions inégales.

Si la formation des couleurs se faisait vraiment de cette façon, on pourrait également expliquer ce fait, précédemment cité, que la couleur blanche des fleurs et des gousses ne se trouvait qu’une fois sur 31 plantes de la première génération. Cette coloration n’existe qu’une fois dans la série ; elle ne pouvait donc se produire, en moyenne, qu’une fois pour 16 plantes, et même pour 64 dans le cas de trois caractères de couleur.

Il ne faut pas oublier, toutefois, que l’explication proposée ici repose sur une simple supposition qui n’a d’autre appui que le résultat très incomplet de l’expérience dont on vient de parler. Il serait, du reste, intéressant de poursuivre, dans des recherches analogues, l’étude du développement de la couleur chez les hybrides. Nous apprendrions vraisemblablement par là à comprendre l’extraordinaire diversité du coloris de nos plantes d’ornement.

La seule chose que l’on connaisse, à peu près avec certitude jusqu’à présent, est que le caractère coloris est extrêmement variable chez la plupart des plantes d’ornement. On a souvent émis l’idée que la