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GREGOR MENDEL.

deuxième et le troisième terme il y a, de nouveau, réunion des deux caractères souches différentiels ; et c’est pourquoi les formes provenant de ces fécondations sont tout à fait identiques à l’hybride dont elles descendent. Il se produit par conséquent une hybridation répétée. Par là s’explique ce phénomène remarquable que les hybrides soient capables de produire, à côté des deux formes souches, des descendants semblables à eux-mêmes : A/a et a/A donnent tous deux la même combinaison A a, car, ainsi qu’on l’a déjà dit, il importe peu pour le résultat de la fécondation qu’un des deux caractères appartienne à la cellule ovulaire ou à la cellule pollinique. Nous avons donc :

A/A + A/a + a/A + a/a = A + 2 A a + a.

C’est la forme la plus générale de l’auto-fécondation des hybrides lorsque sont réunis chez ceux-ci deux caractères différentiels. Il peut toutefois se produire, chez quelques fleurs et quelques plantes, des variations assez importantes dans les rapports existant entre les formes de la série. Outre que l’on ne peut admettre la généralité de la présence, dans l’ovaire, d’une égale quantité des deux sortes d’ovules, c’est le hasard seul qui désigne celle des deux espèces de pollen qui féconde chacune des cellules ovulaires. C’est pourquoi, les chiffres doivent forcément subir des oscillations. Même, il peut se produire des cas extrêmes, tels que ceux signalés plus haut dans les recherches sur la forme des graines et la coloration de l’albumen. Les vrais rapports numériques ne peuvent être donnés que par une moyenne tirée de la somme du plus grand nombre possible de chiffres : plus ils sont nombreux, plus on éliminera avec certitude ce qui est dû au pur hasard.

Dans le cas où sont réunis des caractères différentiels de deux sortes, la série évolutive des hybrides contient, pour 16 individus, 9 formes différentes, à savoir : A B + A b + a B + a b + 2 A B b + 2 a B b + 2 A a B + 2 A a b + 4 A a B b. Entre les différents caractères A, a et B, b des plantes-souches, il peut y avoir 4 combinaisons constantes ; c’est pourquoi l’hybride produit les quatre formes correspondantes de cellules ovulaires et polliniques : A B, A b, a B, a b. Chacune d’elles entrera en moyenne 4 fois en fécondation