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GREGOR MENDEL.

sortes de cellules polliniques qu’il peut y avoir de formes combinées constantes ; il est à penser, en outre, que ces cellules ovulaires et polliniques correspondent, par leur structure intime, à chacune de ces formes.

En fait, des considérations théoriques permettent de montrer que cette hypothèse suffirait parfaitement à expliquer le développement des hybrides dans les différentes générations si l’on pouvait également admettre que, en moyenne, les différentes sortes de cellules ovulaires et polliniques sont produites chez l’hybride en quantités égales.

Afin de soumettre ces suppositions à la vérification expérimentale, j’instituai les expériences suivantes : je croisai deux formes qui différaient d’une façon constante par la forme des graines et la coloration de l’albumen.

Si nous désignons encore les caractères différentiels par A, B, a, b, nous avons :

A B plante femelle. a b plante mâle.
A forme ronde. a forme anguleuse.
B albumen jaune. b albumen vert.

Les graines obtenues par fécondation artificielle furent cultivées en même temps que plusieurs graines des deux plantes souches ; puis on choisit les exemplaires les plus vigoureux pour pratiquer la fécondation croisée.

On féconda :

1o L’hybride avec le pollen de A B.

1o2o L’hybride avec le pollen de a b.

1o3o A B avec le pollen de l’hybride.

1o4o a b avec le pollen de l’hybride.

Pour chacune de ces 4 expériences, on féconda toutes les fleurs de 3 plantes. Si l’hypothèse précédente était exacte, il devait se développer, chez les hybrides, des cellules ovulaires et polliniques des formes A B, A b, a B, a b. Cela étant, on féconda :

1o Les ovules A B, A b, a B, a b avec le pollen A B.

1o2o Les ovules» A B, A b, a B, a b avec le pollen» a b.

1o3o Les ovules» A B, A b, a B, a bA B avec le pollen» A B, A b, a B, a b.

1o4o Les ovules» A B, A b, a B, a ba b avec le pollen» A B, A b, a B, a b.