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GREGOR MENDEL.

de 60 à 40. Le rapport moyen 2/1 paraît donc certain. Par conséquent, parmi les individus qui, dans la première génération, possèdent le caractère dominant, les deux tiers possèdent le caractère hybride, l’autre tiers conserve constamment le caractère dominant.

Le rapport 3 à 1, suivant lequel se répartissent les caractères dominant et récessif dans la première génération, se résout donc, pour l’ensemble des expériences, dans le rapport 2 : 1 : 1 si l’on considère le caractère dominant à la fois dans sa signification de caractère hybride et dans celle de caractère souche. Comme les individus de la première génération proviennent directement des graines des hybrides, il est maintenant évident que les hybrides de chaque couple de caractères différentiels produisent des graines dont une moitié reproduit la forme hybride, tandis que l’autre donne des plantes qui restent constantes et prennent, par parties égales, les unes le caractère dominant, les autres le caractère récessif.



Les Générations ultérieures des hybrides.


Les proportions suivant lesquelles se développent et se répartissent les descendants des hybrides dans la première et la seconde génération sont probablement les mêmes pour toutes les autres. Les expériences 1 et 2 ont déjà duré 6 générations, les 3e et 7e, 5 générations, les 4e, 5e et 6e, 4 générations (bien qu’avec un petit nombre de plantes, à partir de la 3e), sans qu’aucune anomalie ait été constatée. Les descendants des hybrides se subdivisaient, à chaque génération, en formes hybrides et formes constantes dans le rapport 2 : 1 : 1.

Si A désigne l’un des deux caractères constants, par exemple le dominant, a le caractère récessif et Aa la forme hybride dans laquelle ils sont réunis tous deux, l’expression

A + 2 Aa + a

donne la série des formes pour les descendants des hybrides de chaque couple de caractères différentiels.

Les expériences dont on vient de parler confirment également la remarque faite par Gærtner, Kœlreuter et d’autres auteurs, que les hybrides ont tendance à retourner aux espèces souches. On constate que le nombre des hybrides qui proviennent d’une fécon-