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GREGOR MENDEL.

22 espèces qui furent cultivées chaque année pendant toute la durée des expériences. Elles se maintinrent sans aucune exception.

Une classification systématique de ces formes est difficile et peu sûre. Si l’on voulait employer dans toute sa rigueur la notion d’espèce, d’après laquelle n’appartiennent à une espèce que les individus qui, toutes choses égales d’ailleurs, présentent des caractères absolument semblables, on ne pourrait ranger deux de ces individus dans une même espèce. Cependant, d’après les spécialistes, la majorité appartient à l’espèce Pisum sativum, tandis que les autres ont été considérés et décrits, tantôt comme sous-espèces de P. sativum, tantôt comme espèces indépendantes ; par exemple : P. quadratum, P. saccharatum, P. umbellatum. Du reste, la place qu’on leur donne dans la classification n’a aucune importance pour les recherches en cause. On a aussi peu réussi, jusqu’à présent, à établir une différence essentielle entre les hybrides des espèces et des variétés, qu’à tirer une ligne de démarcation nette entre espèces et variétés.



Division et disposition des Expériences.


Si l’on croise deux plantes qui diffèrent d’une manière constante par un ou plusieurs caractères, ceux qui leur sont communs passent, comme le montrent de nombreuses expériences, sans modifications chez les hybrides et leurs descendants. Au contraire, chaque couple de caractères différentiels se fond chez l’hybride en un nouveau caractère, ordinairement assujetti aux mêmes variations dans la descendance de cet hybride. Le but de ces expériences était d’observer ces variations pour chaque couple de caractères différentiels et de trouver la loi suivant laquelle ceux-ci apparaissent dans les générations successives. Ces recherches se divisent donc en autant d’expériences différentes qu’il se rencontre de caractères différentiels constants chez les plantes d’essai.

Les diverses formes de Pois choisies pour la fécondation présentaient des différences dans la longueur et la coloration de la tige, dans la taille et la forme des feuilles, dans la situation, la coloration et la taille des fleurs, dans la longueur de la hampe florale, dans la coloration, la forme et la taille des gousses, dans la forme et la taille des graines, dans la coloration de l’épisperme et de l’albumen.

Une partie de ces caractères ne comporte cependant pas une