Page:Bulletin biologique de la France et de la Belgique, tome XLI.djvu/382

Cette page a été validée par deux contributeurs.
372
GREGOR MENDEL.

d’expériences détaillées faites chez les familles végétales les plus variées. Si l’on jette un regard d’ensemble sur les travaux accomplis dans ce domaine, on arrivera à la conclusion que, parmi ces nombreux essais, il n’en est aucun qui ait été exécuté avec assez d’ampleur et de méthode pour permettre de fixer le nombre des différentes formes sous lesquelles apparaissent les descendants des hybrides, de classer ces formes avec sûreté dans chaque génération et d’établir les rapports numériques existant entre ces formes. Il faut, en effet, avoir un certain courage pour entreprendre un travail aussi considérable. Lui seul, cependant, semble pouvoir conduire finalement à résoudre une question dont il ne faut pas méconnaître l’importance quant à l’histoire de l’évolution des êtres organisés.

La présente communication a trait à un essai d’expérimentation détaillée de ce genre. Cet essai a été, comme il convient, limité à un petit groupe de plantes ; il est actuellement, au bout de huit ans, achevé dans ses parties essentielles. À une bienveillante critique de dire si le plan suivant lequel ont été ordonnées et conduites les différentes expériences répond bien au problème posé.



Choix des plantes d’Expérience.


La valeur et l’importance de toute expérience dépendent du choix judicieux des matériaux employés, ainsi que de leur bonne utilisation. Et dans le cas présent, on ne peut se désintéresser ni du choix des espèces végétales servant de substratum aux expériences, ni de la façon dont celles-ci sont conduites.

Le choix du groupe végétal à utiliser dans des recherches de ce genre doit être fait avec les plus grandes précautions si l’on ne veut, dès le début, compromettre toute chance de succès.

Les plantes d’expériences doivent absolument satisfaire à certaines conditions :

1o Elles doivent posséder des caractères différentiels constants.

2o Il faut que, pendant la floraison, leurs hybrides soient naturellement, ou puissent facilement être mis à l’abri de toute intervention d’un pollen étranger.

3o Les hybrides et leurs descendants ne doivent éprouver aucune altération notable de fertilité dans la suite des générations.

Des adultérations par pollen étranger, si elles se produisaient au cours des recherches et n’étaient pas reconnues, pourraient