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LES JEUNES BARBARES

utile à son pays et à lui-même. Mais non : il faut qu’ils alignent des paragraphes… « Le grand vieillard… »

Il faut qu’ils rendent tout le monde malade, sous prétexte qu’ils sont médecins.

Vous êtes médecin ? Eh ! mais, c’est magnifique. C’est là une noble profession qui doit suffire aux plus nobles ambitions. Vous surtout, docteur C., contentez-vous de prescrire des purgatifs et de réduire des hernies, et soyez convaincu que vos patients s’en trouveront infiniment mieux et vous aussi. En agissant de la sorte, vous serez réellement quitte envers eux et envers le public, qui n’attend pas autre chose de vous ; tandis qu’avec des « Comme dans la vie, » vous contractez avec ce public une dette énorme qu’il vous faudra bien du temps et bien des labeurs pour acquitter.



Ah ! si je pouvais réussir, par des exemples comme celui que je viens de mettre sous les yeux et par une critique aussi expéditive que salutaire, à faire comprendre à nos déballés de collège qu’ils ne peuvent s’improviser écrivains, qu’ils ne peuvent le devenir qu’après un apprentissage, après un entraînement spécial, après de longues années de pratique constante et d’étude laborieuse, je ne compterais pour rien tous les déboires que cette critique m’attire et tous les outrages qu’elle me vaut, tant serait