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LES JEUNES BARBARES

qu’une foule d’autres choses qu’on n’y enseigne pas davantage aujourd’hui. Et en tête de ces choses on peut compter l’histoire, la géographie, la critique, l’analyse qui développent et affermissent le jugement, enfin surtout la dignité humaine qui forme les caractères et permet à un jeune homme d’affronter virilement les difficultés de la vie, de compter avant tout sur lui-même, au lieu de se faire dès le début un méprisable charlatan, un diffamateur gagé et l’esclave de tous les pouvoirs, afin de gagner un pain trempé dans toutes les hontes.



Je le répète : il y a ici une question de la plus haute gravité pour nous. Puisque nous sommes en train de nous dégourdir, d’ouvrir les yeux, puisque nous avons retrouvé la parole enfin, et que nous n’avons plus peur de crier nos maux, voici, entre mille autres, une réforme à opérer, et cette réforme est essentielle. Il faut établir une quarantaine rigoureuse autour de la « jeune » littérature comme celle que je signale dans le présent article, la littérature de « nos plus fines plumes », qu’on peut appeler « la vieille », nous ayant fait à elle seule suffisamment de mal pour que nous ayons le droit de prendre toutes les mesures préventives contre un nouveau fléau.

Au reste, tout est à refaire dans ce pays-ci, ou plutôt tout est à faire sur de nouvelles bases, depuis la plus petite école de