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LES JEUNES BARBARES

La livraison du 10 septembre débute par un article sur Léon Lorrain, estimable jeune homme que beaucoup d’entre nous ont connu. Je me rappelle aussitôt que l’auteur de cet article s’était mis en frais de raconter, il y a deux ou trois ans, comme quoi des gens de l’Île Verte s’étaient trouvés pris sur les glaces et avaient failli périr. Le « jeune » du Glaneur avait essayé de décrire les angoisses de cette situation. Je ne crois pas avoir lu de ma vie rien de plus algonquin que cette description-là. Grâce à des efforts de style ridicules, une situation des plus émouvantes et des plus tragiques tournait en une véritable bouffonnerie de cirque.

Mais entamons l’article « Léon Lorrain », pour voir si le « jeune » a réussi à apprendre quelque chose depuis trois ans.


I


« Avec les roses qui parfument les alentours ; (les alentours de quoi ?) avec le chant des oiseaux multiples (des oiseaux multiples !)…

« Je ne suis pas de ceux que laissent indifférents le flot toujours montant d’une mortalité désolante, qui enserre les plus méritants et les moins doués. »