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RÉMINISCENCES

On m’appela devant le conseil des examinateurs. Là l’avis, quelque peu mitigé, prévalut qu’évidemment je m’étais embrouillé, que j’avais perdu momentanément la tête, que je ne pouvais être absolument ignorant de l’art militaire après des études si suivies, qu’on ne devait pas se montrer sévère pour les aspirants dès les débuts de l’école et qu’il valait mieux, en somme, se débarrasser de moi en me laissant toucher mon certificat de deuxième classe, pourvu que j’abandonnasse toute prétention à celui de la première.

Que pouvais-je faire sinon acquiescer ? J’acquiesçai, et voilà comment je me trouve aujourd’hui l’un des officiers les plus anciens, et je n’oserai dire des plus distingués de la nouvelle milice canadienne.