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LES JEUNES BARBARES

L’étrange mortel, qui a pu écrire « Comme dans la vie » et faire suivre cet article, quelques jours après seulement, d’un autre article intitulé « Suppositions, » en tous points le pendant du premier, vaut à lui seul toute une étude. C’est le plus étonnant produit de la prétention qu’on ait encore vu au Canada, et Dieu sait s’il y en a ici ! Mais je l’abandonne aux spécialistes et je me hâte d’arriver, pour en finir, aux conclusions générales qu’impose la découverte de phénomènes analogues, se produisant régulièrement dans ce qu’on appelle la littérature des « Jeunes ».




Mes amis, vous êtes jeunes ! Je vous en félicite. C’est là un aimable défaut, dont vous êtes certains de vous guérir avec l’âge. Plût au ciel que vous pussiez vous guérir aussi bien de la démangeaison d’écrire, qui est chez vous une maladie et non pas un don, croyez-m’en bien. Tout de même, tels que vous êtes, je vous aime suffisamment, en qualité de compatriotes, pour vous donner de salutaires conseils, qui ne seront pas écoutés, bien entendu, mais que je vous dois, afin d’empêcher, si possible, que vous déshonoriez, quelqu’involontairement et inconsciemment que ce soit, notre belle langue française, et que vous compromettiez, par vos scandales littéraires, l’honneur et la dignité de notre race.