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sur les grands lacs

moiré sombre et plein de reflets profonds. Le tout forme un encadrement d’une harmonie exquise dans la distribution, et d’un art merveilleux dans la composition de chaque détail qui peut concourir à la beauté de l’ensemble.

À la sortie du lac George, nous continuons dans la rivière Sainte-Marie, devenue maintenant si étroite qu’aucun détail des deux rives, canadienne et américaine, ne nous échappe.

Une procession d’îles semble venir à notre rencontre : nous avançons rapidement, mais plus rapidement encore elles disparaissent l’une après l’autre derrière nous, n’ayant eu que le temps de nous saluer. La rivière fait des détours infinis ; notre route n’est qu’une spirale irrégulière, mais continuelle ; le rivage n’est qu’une suite de criques tortueuses recélant des anfractuosités et de petites indentations où le gibier aquatique établit ses retraites, et où les Indiens s’abritent pour faire la pêche. À mesure que nous avançons les îlots se multiplient, et chaque méandre nouveau que suit le steamer nous