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sur les grands lacs

qui pèsent jusqu’à 75 livres ; j’en ai vu une moi-même de plus de trente livres sur un quai de Collingwood, et, la veille, on avait pris, à vingt-cinq milles du rivage, un esturgeon d’une dimension fabuleuse, dont le poids était tout simplement de cent quarante-sept livres.

Pendant une bonne partie de la matinée qui suivit notre départ de Collingwood, nous longeâmes la grande île Manitouline, cette île connue des Français dès les commencements de leur colonisation en Amérique, et restée célèbre depuis lors à des titres nombreux. C’est qu’en effet elle a un cachet particulier au milieu de la nature qui l’environne.


C’était la demeure du grand Manitou, le dieu des Indiens, à qui les tribus aborigènes l’avaient jadis consacrée. Elles avaient choisi pour lui cette demeure à cause de son climat rendu exceptionnellement doux par le voisinage du lac Huron, par la disposition de ses collines rocheuses