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récits de voyages

voisins. Ce résultat n’est-il pas de nature à nous faire réfléchir, à nous stimuler, à exciter en nous l’émulation qui seule fait accomplir les progrès rapides, et n’y voyons-nous pas quel avenir nous pouvons espérer et préparer pour notre belle vallée de l’Ottawa, pour peu que nous ayons d’énergie, de persévérance et de patriotisme ?[1]


Au reste, la colonisation tout entière d’Ontario, depuis l’érection politique de cette province, offre un exemple du plus haut intérêt ; elle mérite que nous portions nos regards en arrière pour contempler un instant ses débuts, et nous passerons ensuite rapidement à la morale des comparaisons.

  1. Les colons de Bruce sont surtout des émigrants des montagnes et des îles de l’Écosse, ou des enfants d’émigrants de la génération précédente qui s’étaient établis dans l’est d’Ontario. Dans bon nombre des cantons du comté, le gaélique est la langue dominante ; elle est régulièrement en usage dans beaucoup d’églises, pour le service divin ou pour le prêche. Rien ne peut mieux donner une idée du progrès rapide de Bruce que l’exemple de la petite ville de Walkerton, élevée à l’endroit où, en 1854, on perçait la grande route dite Durham à travers la forêt absolument vierge.