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récits de voyages

second ordre. Deux ou trois larges rues, bordées de grands arbres derrière lesquels se rangent une longue suite de beaux magasins, conduisent du cœur de la cité jusqu’au loin dans la campagne.

Trois grands élévateurs, construits sur le port, reçoivent incessamment les chargements de grain, apportés par les barges des différents ports de l’Ouest, et les transmettent aux nombreux wagons de chemins de fer qui les attendent, tandis que, jour et nuit, se fait entendre le grincement régulier des scieries à vapeur, qu’alimentent d’énormes quantités de bois venant du Nord. Au couchant, les derniers contreforts des "Blue Mountains" viennent s’engouffrer dans la baie suivant une pente douce, moitié boisée, moitié dénudée par le feu ou couverte d’une longue toison d’épis. La distribution et la disposition de ces montagnes, qui encadrent tout un côté de la baie de Nottawasaka, au fond de laquelle s’assied Collingwood, lui donnent une apparence lointaine de parenté avec notre baie Saint-Paul, cette charmante miniature qu’encercle un bras arrondi des Laurentides. Plus loin, dans la même direction, le regard aperçoit, lorsque le temps est très clair, une ligne indistincte, souvent brisée, mais