Coteau-du-Lac, dont les Anglais ont fait « Coteau-Landing » ; est la véritable tête de navigation des voyages pour ce qu’on appelait autrefois les « pays d’en haut ». On en part, vers sept heures du soir, et l’on entre immédiatement dans le beau lac Saint-François, qui a une longueur d’environ quarante milles, au bout desquels on arrive à la première étape, qui est Cornwall, petite ville qui n’a guère plus de six à sept mille habitants, mais qui jouit d’une grande importance à cause de ses manufactures et de ses usines.
Il y demeure bon nombre de Canadiens-français. On sait du reste que les comtés ontariens, qui avoisinent notre province, tels que ceux de Glengary, Prescott, Russell, Carleton, Renfrew, tendent à devenir de plus en plus français. C’est grâce à cette invasion graduelle, sans ralentissement, comme sans dessein préconçu ni arrêté, mais régulière et sûre, de notre population, qui s’épanche sur les extrémités et les côtes de la province-sœur, y adhère et glisse de là sur tous les membres et le reste du corps, par petites ondes de plus en plus grossissantes.
C’est ainsi qu’en 1876, neuf comtés voisins de notre province, (Glengarry, Cornwall, Stor-