lac Supérieur, et jusqu’à la baie du Tonnerre, pour ceux qui ne redoutent pas les colères souvent inoffensives du géant des grands lacs !
Cobourg est une ville de six mille âmes seulement ; mais à voir ses belles et larges rues, dont quelques unes sont très longues, ombragées d’arbres à profusion, bordées de constructions élégantes, élevées et spacieuses comme celles des grandes cités, et dont d’antiques résidences, noyées dans le feuillage des jardins et des parcs, interrompent pittoresquement la symétrie rectangulaire, on se croirait dans une ville d’au moins vingt mille âmes. C’est l’impression que j’en ai ressentie et que j’allais coucher imprudemment sur mon cahier de notes, lorsque plus tard, en ouvrant le volume du recensement de 1881, je constatai avec amertume que Cobourg ne contenait en réalité que six mille âmes. Il n’est pas possible que ce chiffre n’ait pas doublé depuis 1888, lors de mon voyage. Tout en protestant, en me récriant et en vouant à un châtiment éternel les commissaires du recensement, force m’a été de me soumettre au fait implacable et