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promenade dans le vieux québec

encore avec la mauvaise fortune obstinée qui s’attache à tout ce qui est entrepris en faveur de Québec, mauvaise fortune, soit dit entre parenthèse, que nous-mêmes contribuons par dessus tout à nourrir, comme s’il nous était possible d’être d’accord une seule fois sur les moyens à prendre, quand nous le sommes absolument sur l’objet à poursuivre.

Un pont de fer, passant au-dessus de la côte de la Montagne, mettra de niveau, en les unissant, le grand hôtel qu’on se propose de construire, sur l’emplacement même de l’ancien parlement, et le terrain sur lequel s’étend la plateforme. Le voyageur, un instant ébloui par l’aspect merveilleux de cet hôtel, pourra néanmoins consacrer un regard au bureau de poste qui a conservé sur son frontispice le « chien d’or » et sa légende inséparable. Cette légende remonte au temps de l’intendant Begon, un gaillard avec lequel il n’était pas bon d’être en désaccord. En 1712, un marchand considérable de Québec, du nom de Philibert, occupait une maison là même où s’élève aujourd’hui le bureau de poste. Ayant eu quelques démêlés avec Mr. Begon, et désespérant d’obtenir justice d’un homme qui avait sur lui tous les avantages de