chère à notre société, si intimement liée à la première histoire et à tous les développements de la colonie.
L’objet des Ursulines était d’instruire les filles des Indiens convertis aussi bien que les filles des Canadiens. Un fait qui donnera quelque idée de la pénurie de toutes choses où se trouvait alors la colonie, c’est, qu’à peine arrivée en Canada, Madame de la Peltrie fut obligée de se défaire de ses propres vêtements pour habiller les enfants pauvres ; on peut imaginer d’après cela quelle vie de privations les Sœurs durent éprouver pendant la période qui suivit leur établissement. C’est en 1645 qu’elles complétèrent leur premier couvent. À cette époque, la rue Saint-Louis n’était qu’une trouée à travers la forêt, sans une seule maison, et s’appelait la Grande Allée. Parallèlement à la Grande Allée était une route étroite appelée le « petit chemin, » qui conduisait aussi dans la forêt et qui recevait une source coulant du cap jusque dans la rue des Jardins. En 1650, le couvent des Ursulines prit feu, et les Sœurs durent se réfugier chez