étaient souvent malades ; de même, les sauvages qui, devenus vieux et infirmes, n’étaient plus qu’un objet d’éloignement pour les leurs, avaient besoin d’un asile ; c’est alors que la duchesse d’Aiguillon, désireuse de propager la foi parmi les Indiens, de secourir les maux et de recueillir la faiblesse, donna une rente de 1,500 livres, sur un capital de vingt mille, pour fonder un hôpital dédié au précieux sang du Sauveur.
Tel est le point de départ de l’Hôtel-Dieu. Trois Hospitalières partirent donc de Dieppe, le 4 mai 1639, accompagnées de Madame de la Peltrie et de trois sœurs Ursulines, pour venir fonder le premier hôpital du nouveau monde ; de ces trois Hospitalières, l’aînée, la supérieure, n’avait pas vingt-neuf ans, et la plus jeune seulement vingt-deux. À leur arrivée à Québec le 1er Août, ce fut une grande fête, une réjouissance, une manifestation comme on n’en vit pas pendant un siècle ; les magasins furent fermés, les troupes tenues sous les armes, tout travail suspendu et le canon tiré du fort. Les Hospitalières, en débarquant, embrassèrent la terre promise de leurs futurs labeurs, et, certes, de rudes labeurs les attendaient en effet, et surtout d’affreuses privations, une longue misère et des in-