regarder passer le steamer à mesure qu’il avance ; on entre dans un étroit passage, tout le long duquel une double rangée d’îles semble faire la haie, puis tout à coup, sans que rien en avertisse, on se trouve en présence du fleuve libre, large de plus de deux milles, écoulant à petits flots l’énorme masse d’eau qu’il reçoit des grands lacs, et qu’il ira engloutir quelques jours après dans l’abîme de l’Atlantique.
Cependant, l’œil découvre encore à droite une nouvelle île, mais cette fois grande, large, portant à peine quelques rochers isolés et couverte d’une magnifique forêt, à travers laquelle circulent de belles routes qui semblent distribuées symétriquement. C’est le parc des Mille-Îles, une création ingénieuse, qui fait voir combien il est facile de tirer parti des beautés de la nature. Vu de loin, ce parc a l’aspect d’un petit Éden, et en vérité, il en a bien toutes les séductions, tous les attraits et peut-être tous les dangers. Deux beaux hôtels, dont l’un est situé sur une toute petite île voisine, sont à chaque extrémité du parc ; nous voyons cela de loin ; puis le