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sur les grands lacs

d’autre souci que d’arriver à sa destination, par la voie la moins dispendieuse et la plus commode. Aussi la tenue générale, la déférence et la politesse envers les passagers, le cachet primitif de distinction ont-ils disparu dans la pratique vulgaire des plus strictes obligations et dans l’unique souci de tirer le plus de bénéfice possible du fret humain et des marchandises expédiées.


Les compagnies de steamers des Lacs ont depuis longtemps compris que la construction du « Pacifique » leur porterait un coup mortel, et que les grands paquebots du Syndicat les réduiraient à l’état de simples agences locales pour le trafic restreint d’un port à l’autre des lacs. Aussi, en présence d’une telle perspective et pendant qu’elles possèdent encore les seuls moyens de transport entre l’Est et l’Ouest, veulent-elles faire flèche de tout bois et écartent-elles toute autre considération devant la nécessité absolue de réaliser le plus de profits possibles. Les passagers sont pour ces compagnies chose