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récits de voyages


II


Il était déjà tard dans la soirée quand nous passâmes vis-à-vis de la fameuse baie de Nepigon, où l’on ne pénètre que par des chenaux étroits et tortueux, laissés entre elles par les îles qui interceptent presque l’entrée de la baie et la protègent contre tous les vents. La plus grande de ces îles est celle de Saint-Ignace, dont les cimes s’élèvent jusqu’à mille cinq cents pieds au-dessus du niveau du lac. À trente milles dans l’intérieur s’étend le magnifique lac Nepigon, qui déverse ses eaux dans la baie par une rivière qui porte son nom, rivière d’une admirable limpidité, comme l’indique son appellation indienne. Nepigon, en effet, veut dire, « eau claire et profonde. » La baie est entourée par un cadre de montagnes, de douze à quinze cents pieds d’élévation, qui se prolonge à droite sous la forme d’une longue presqu’île, de l’autre côté de laquelle se trouve la baie Noire, profonde échancrure qui s’enfonce jusqu’à quarante-cinq milles dans l’intérieur de la côte.

Le lac Nepigon, élevé à trois cents pieds au--