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chemin de fer du Pacifique, celui du Grand-Nord et celui du Labrador l’alimenteront également. Celui du Pacifique surtout va trouver tellement d’avantages pour lui dans les améliorations du havre de Québec, dès que sa ligne de steamers rapides sera mise en activité, qu’il sera comme entraîné forcément dans le courant du brusque et irrésistible élan imprimé à notre ville, et qu’il deviendra avec le Grand-Tronc, avec le Grand-Nord et le Québec Central, l’un des agents de la construction du pont qui devra relier avant longtemps la vieille capitale avec le reste du continent.

Car, remarquez-le bien, Messieurs, tous ces chemins de fer, que je viens de nommer, auront un intérêt égal un jour au développement et à la prospérité de Québec, et ce sont eux qui construiront ce pont si longtemps désiré et toujours suspendu.

Les directeurs du Pacifique, qui ne sont pas des rêveurs ni des illusionnistes, ont bien compris ce que je vous expose si imparfaitement en ce moment, et ils ont pris leurs mesures ; ils ont pris les devants comme c’est leur habitude ; ils ont construit un hôtel et un élévateur, sachant très-bien que le cours du fleuve humain et commercial va changer de direction, et qu’il leur faut être prêt pour le jour où leurs grands steamers viendront verser sur nos quais leurs flots d’hommes, leurs riches cargaisons, et en prendre d’autres en échange.

Nous assistons, Messieurs, seulement à l’éclosion d’une transformation prodigieuse qui va s’opérer d’ici à quelques