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Cependant, les consuls de France et d’Espagne sont les représentants de deux grandes nations, et nous ne leur accordons aucun égard comme tels, pendant qu’un capitaine-général de Cuba rend à de simples ministres de province, à des hommes qui ne peuvent être reconnus diplomatiquement, des hommages presque royaux. Si nos ministres locaux n’ont qu’à se présenter pour qu’on se précipite devant eux, et que, de notre côté, nous ne fassions rien pour reconnaître, même par pure politesse, la position et la qualité de représentants de grandes puissances, il faut croire que la province de Québec est tellement au-dessus de tous les pays du monde, même les plus élevés, qu’il n’y a plus de lois pour elle et qu’elle ne doit rien à personne, tandis que tout lui est dû de la part des autres. Il ne serait pas bon cependant de trop s’enfoncer dans cette idée-là.

Il y a quelques semaines, les journaux allemands reprochaient aux journaux anglais de porter presque tout leur intérêt sur les affaires de France et de ne guère s’occuper de l’Allemagne, de la grande Allemagne, pays des casques à pointe. Le Times, cependant, au nom de ses confrères, reconnut leur crime, s’en excusa longuement et termina en cherchant à l’atténuer