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fardeau aussi énorme. Dieu me garde de parler de ces choses avec l’intention de combattre les tendances annexionnistes ; oh non ! j’aimerais mieux me faire couper la main, d’autant plus que, sous le rapport des dettes, nous courons vite où sont déjà arrivés les États-Unis, pour peu que nous donnions suite au magnifique projet de la construction du chemin de fer du Pacifique. Or, il paraît qu’il n’y a pas moyen d’empêcher cette grande entreprise qui nous apportera au bas mot cent cinquante millions de plus à payer, sans compter les ponts de la Colombie qui, à eux seuls, exigeront une dépense de trente à quarante millions ; c’est là ce qui résulte des rapports officiels. Une jolie perspective ! Mais que voulez-vous ? Une confédération de mille lieues de longueur, dont les cinq-sixièmes sont déserts, est une chose si mirifique qu’un peuple, pour en être digne, doit ne pas compter et savoir courir à sa ruine avec grandeur. Nous y arriverons, mais ensuite ? Oh ! ensuite,… nous entreprendrons un tunnel sous le Pacifique pour compléter la ligne, et, de la sorte, nous serons sûrs d’enlever aux Américains le commerce avec l’Asie. Voilà où mènent les glorieuses rivalités.

Vous savez que la question des pêcheries demandera deux solutions ; l’une, qui réglera l’indemnité que les États-Unis doivent nous payer pour avoir le droit de pêcher dans nos eaux ; l’autre, qui détermi-