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qu’il joint à une grande finesse d’observation des vues élevées, une manière large d’envisager et de traiter son sujet, une sobriété de style qui n’exclut pas l’ampleur de la période et l’harmonie de la phrase, a depuis longtemps abandonné le champ ingrat où ses débuts avaient apporté de si brillantes promesses. Le juge Routhier qui a, lorsqu’il le veut, de l’éclat dans le style et une causticité que n’adoucit pas toujours l’amour du prochain, malgré son énorme orthodoxie, s’égare sur un banc de combat où il développe avec fureur des considérants qui jettent le chaos dans tous les principes.

Nous en citerions encore d’autres qui, tous, pourraient faire de belles œuvres si le milieu dans lequel ils vivent leur était favorable ; mais à quoi bon ? L’évidence n’a pas besoin d’un entassement de démonstrations et l’on fait douter, même de ce qui saute aux yeux, en voulant trop le prouver.

Cependant, il est un nom qui vient naturellement sous ma plume, et je ne puis le laisser passer sous silence, quoique celui qui le porte semble se dérober le plus possible à la connaissance du lecteur. Ce nom est celui de M. Jacques Auger.

Jacques Auger qui, de temps à autre, veut bien nous faire part de ses irritations contre le clinquant littéraire et contre la médiocrité qui s’af-