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deux ans, qui n’avait aucune espèce d’attrait, est aujourd’hui devenu d’occurrence journalière. Il y a constamment des gens du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse qui se rendent dans nos principales villes, et vice-versa. Nous devenons familiers avec les ressources, les développements et les mœurs de ces provinces maritimes qui ne nous intéressaient jadis que de loin en loin, et dont nous ignorions à peu près la situation politique et commerciale. Une ligne de chemin de fer oblige à connaître la géographie et les conditions générales des pays avec lesquels elle vous met en rapport ; ainsi, grâce à l’Intercolonial, nous allons être désormais en relations constantes avec les provinces maritimes et les îles du Cap Breton et du Prince-Édouard ; et ces provinces éloignées ne nous paraîtront plus comme les extrémités à peine sensibles d’une vaste confédération, mais comme partie intégrante de nous-mêmes, vivant de notre vie, confondues dans des aspirations communes, grandissant et se développant avec nous.

Voilà quel est le résultat déjà fort appréciable d’une ligne qui ne fonctionne que depuis un an, et qui, contrairement à toute attente, deviendra avant longtemps une source de profits pour le trésor en