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établissements canadiens. Il a été chanté dans des vers immortels qu’on trouve cités dès au début d’un petit volume intitulé « Chronique de Rimouski, » lequel volume a paru il y a quatre ans. On ne peut s’empêcher de reproduire ces vers dans la présente chronique, et on ne pourra s’en empêcher non plus dans toutes les autres chroniques qui suivront sur le même sujet. Les voici dans leur fraîcheur bucolique :

« Aux parages lointains où le fleuve est immense

Immense n’est pas une cheville.

« Non loin des grandes eaux où l’océan commence, »

L’océan commence aux grandes eaux !!… C’est rare.

« Sur un banc de récifs, et dans l’ombre du soir,
L’Île St. Barnabé dessine un long trait noir. »

Ceci n’est pas d’accord avec la peinture qui en est faite par M. J. Charles Taché, et que cite également l’auteur dès la page suivante. Ainsi M. Taché appelle l’Île St. Barnabé une délicieuse corbeille de verdure vive, au sein des eaux du grand fleuve. Il serait difficile de faire dessiner un long trait noir à une corbeille de verdure vive, mais quand on est poëte, on voit aisément, dans ses moments d’inspiration, la nature entière se livrer aux beaux-arts. Dans ces moments-là, la spécialité des Îles, c’est de dessiner. Sachons gré à M. Taché de ne pas faire de vers et de se contenter de trouver