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loin pour qu’on en perde l’envie ; possédant un immense hôtel, six fois trop grand, et aussi ennuyeux qu’il est long ; élevé sur un côteau qui ne manquerait pas de charme s’il était livré à sa nature sauvage, au lieu d’être tailladé, dépecé en parterres, par l’élégante civilisation qui a voulu rendre joli ce qui était beau ; rempli, surchargé de maisons de pension de toute nuance, construites en vue de recevoir des étrangers qui, de plus en plus, s’en vont ailleurs… voilà Cacouna, le resort élégant d’autrefois, si vanté, si recherché qu’on y allait quand même, parce que c’était comme une flétrissure que d’ignorer l’endroit à la mode, et que l’on passait presque pour un barbare quand on n’en revenait pas fou d’enthousiasme et littéralement éreinté par une saison de danses et de veilles orageuses.

Aujourd’hui, c’est bien changé : « Voir Cacouna et aller ailleurs… »

C’est là tout ce qu’on en peut dire maintenant.