signes improvisés, mais toujours admirablement compris. La Côte-à-Pincourt a environ un mille de longueur et peut être appelée la terrasse Durham du bas St. Laurent ; on chercherait en vain ailleurs une promenade réunissant mieux toutes les conditions nécessaires, une vue presqu’illimitée et sans monotonie, une longue et capricieuse bordure de montagnes bleues sur la rive opposée du fleuve, des îles à un mille ou deux du rivage ; d’un côté, à droite, une frange de sapins plus ou moins épaisse qui descend jusqu’au rivage, et de l’autre, à gauche, des rochers, de petits caps et des bouquets d’arbres qui se placent là comme ils peuvent, dans un désordre gracieux, pendant que le terrain même sur lequel on marche semble avoir été nivelé, passé au rouleau, tout préparé d’avance pour devenir une promenade favorite, recherchée de plus en plus avec le temps.
On ne se lasse pas de ce que fait la nature elle-même pour certains plaisirs particulièrement agréables à l’homme, et la promenade aisée, délassante, faite dans une atmosphère de senteurs salines que le fleuve envoie le soir par longues et fortes bouffées, est un de ces plaisirs-là. Aussi, quelle que soit l’affluence des touristes dans les autres endroits, Kamouraska en reçoit-il tous les ans un certain nombre, au-dessous duquel il ne descend jamais et qu’il dépasse à certaines années de beaucoup, suivant la direction que les circonstances ou une impulsion quelconque auront fait prendre aux voyageurs. Les mai-