empêche son essor et gêne le développement de sa pensée. Le docteur Hubert Larue a aussi montré dans ses « Mélanges », déjà vieux, d’excellentes qualités d’observateur et une vigueur incontestable d’idées et d’expressions ; mais le docteur Larue n’est pas précisément un littérateur, quoiqu’il ait le goût et les instincts littéraires ; c’est un homme occupé surtout des questions scientifiques qui l’absorbent et qu’il aime avec passion. Malheureusement pour lui, ces questions sont encore à l’état rudimentaire au Canada, et il ne saurait les traiter avec les ressources que lui offrent ses études et son talent.
MM. Parent et Garneau ont écrit à une époque où l’on ne songeait pas à faire de la littérature une carrière. Ils ont abordé l’un, l’histoire, l’autre, les questions sociales, indépendamment de l’effet et de la vogue. Ils n’attendaient pas après le produit de leurs livres ou de leurs articles, mais ils les faisaient pour instruire, pour nourrir l’amour de la patrie par le récit d’un passé glorieux, ou pour satisfaire le besoin d’une intelligence vigoureuse d’être à la hauteur de tous les sujets et de les traiter avec l’indépendance dont la pensée ne peut s’affranchir.
La littérature s’est gâtée chez nous du jour où l’on a voulu en faire une carrière. Alors, elle